Écriture et idées reçues…

Suivre une formation en France a des avantages : j’ai découvert d’autres habitudes, d’autres normes… et ça m’a amené à questionner les leurs … et les nôtres.

En Belgique, on ne conçoit pas de faire écrire un enfant de primaire (et même parfois un ado du secondaire) avec un stylo à bille non effaçable. L’offre a heureusement évolué ces dernières années, avec les rollers effaçables et autres stylos à bille effaçables par frottement.

En France, on n’imagine pas faire écrire des enfants ou des ados sur un autre papier que le papier Seyès (vous savez, ce papier bizarre qu’on trouve chez A**n, avec plein de petites lignes partout?)…

 

Mais pourquoi ? Pourquoi empêcher un enfant d’écrire avec une encre non effaçable ?

C’est sale, les ratures ? Certes, surtout si l’enfant n’a jamais appris à barrer proprement, et s’il est tellement habitué à effacer toutes traces de sa « faute » qu’il colorie le mot pour ne pas qu’on puisse lire ce qu’il avait écrit en premier (mais l’école, c’est un lieu où on apprend, où on a le droit de se tromper, non?).

D’autre part, pourquoi du Seyès de 6 à 18 ans ? Certes, c’est pratique pour apprendre à écrire (mais pas en 2 mm!) mais les adolescents ont-ils besoin de telles béquilles ?

Bref, je vous partage mon avis sur la question…

Les stylos non effaçables, une bonne idée ?

Oui, pour certains, non, pour d’autres. On évitera le stylo à bille bic classique, qui nécessite d’être tenu en main de manière très verticale et non ergonomique. On évitera en outre les bics 4 couleurs pour l’écriture courante : ils sont trop gros pour des mains d’enfants…

Mais les stylos à encre liquide, qui « glissent » très bien sur le papier (le Pentel Energel, le Pilot V Ball, les stylos de l’Action Damien…), pourquoi pas ?  Personnellement, j’ai un faible pour le Pentel Energel…

Les rollers effaçables sont parfois très bien aussi… mais pas tous. Chez Stabilo, les Stabilo fun et le Stabilo be crazy sont très bien, le Stabilo easy n’est pas à conseiller (les encoches pour les doigts sont très mal positionnées, aussi bien dans la version droitier que dans la version gaucher).

Ce dernier fonctionne avec des cartouches standard, ce qui n’est pas négligeable.

Le lignage

Le lignage classique dit « d’apprentissage » ou « d’écriture » belge est très moyen…

Premièrement, il ne dispose d’aucun point de repère pour les hampes des lettres hautes (d et t), ni pour les lettres descendantes (f, g, j, p et q), de sorte que l’enfant, attiré par la ligne suivante, augmente fortement la taille de ces lettres, ce qui rend difficile le tracé sans levé de crayon, et cela d’autant plus que ce lignage n’existe qu’en 3 mm. Une incitation à « transformer » la lettre…

Deuxièmement, je viens de le signaler, ce lignage n’existe qu’en 3 mm, ce qui est généralement bien adapté au début de la première primaire… mais qui peut parfois très rapidement être trop grand. Dans ce cas, l’enfant écrit la plupart du temps sur du simple lignage, mais est obligé d’écrire plus grand uniquement pour la séance d’écriture.

En France, le lignage Seyès classique, en 2mm, ne me semble pas adapté à des débutants. Par contre, il existe des Seyès agrandis, qui ont vraiment beaucoup d’avantages. En 3 mm pour commencer, il est plus adapté que notre lignage, puisqu’il propose des repères intermédiaires. De plus, il existe en 2,5 mm… ce qui constitue un bon intermédiaire et qui peut être utilisé pour le cours de maths aussi, puisque les carreaux font alors 1 cm de côté. On peut passer progressivement, en fonction des progrès des enfants, au Seyès classique… dont la taille correspond à notre lignage simple ligne.

En résumé, je conseille de commencer par du Seyès 3 mm, pour passer en cours de première ou début deuxième au Seyès 2,5 mm. Selon les enfants, on passerait au Seyès classique en fin de deuxième ou début de troisième. Mais contrairement à ce qui se fait en France, je ne vois pas l’intérêt de conserver ce lignage une fois le stade calligraphique bien installé. Pour la fin du primaire, il convient de passer au lignage classique…

 

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